Résumé
Abécédaire d’un pays excentrique et génial
Dans un décor et des costumes qui arborent les couleurs nationales, trois comédiens se renvoient la balle, pour décrire différentes facettes de la Belgique. Un lexique farfelu qui défile telle une collection de perles noires, jaunes, rouges pour construire au final notre identité bigarrée.
Patrick Roegiers – par ses talents d’écrivain teintés de surréalisme – distille anecdotes savoureuses, jongle avec les belgicismes, évoque la dentelle, le cuistax, Eddy Merckx, la plage à Knokke et les « pistolets » de son enfance. Avec une jubilation contagieuse, les comédiens virevoltent à travers les courtes séquences. L’impact comique est immédiat car la langue belge est une langue de sons. Elle carillonne à nos oreilles, par onomatopées : doef, vleg, maf!, tof, peï, cru, zot, ces expressions improbables qui disent tout en un mot.
C’est drôle, tendre, craquant comme un spéculoos et moelleux comme une couque…
Patrick Roegiers est belge. Il a écrit Le Mal du pays, autobiographie de la Belgique en 2003, alors qu’il vit en France depuis 20 ans. A l’occasion de la mort de mon père (ndlr : en 2001), tout m’est peu à peu revenu en mémoire. Mon enfance, la côte belge, l’accent, le vent, les babelutes, les croquettes aux crevettes, la Saint-Nicolas, Eddy Merckx, Magritte, Spilliaert. Bien sûr, je n’avais rien oublié. Tout cela dormait en moi. Et c’est remonté en surface comme une formidable bouffée de bonheur et d’inconscience. Je me suis mis à écrire par bribes, en désordre, avec une intense jubilation, un abécédaire imaginaire sur ce pays perdu.
En un mot, c’est tof ! (Le Soir, avril 2009)
Une production de la Comédie Claude Volter.