1972 - 1973

Neuf acteurs jouent la veillée funèbre d’un vieil homme marginal. De sa naissance à sa mort, ils évoquent son souvenir avec une cruauté implacable : celle du rire! Par le Théâtre du Chêne noir.

Choisira son programme parmi les chansons suivantes : Psaume 151 – Cette blessure – La mémoire et la mer – La prosopopée – Pauvre Ruteboeuf – Sur la scène – Paris je ne t’aime plus – L’amour fou – L’adieu (Apollinaire) – La vie est louche – Green (Verlaine) – A toi – La « the » nana – Je t’aime – Les poètes – Franco-la-muerte – Le chien – Thank you Satan – La marseillaise – Le conditionnel de « variétés » – Vitrines – La folie – Monsieur tout-blanc – Poète, vos papiers! – La nuit – C’est la vie – Le bateau espagnol – Le crachat – Il y a – Pépée – Rotterdam – Chanson de la plus haute tour (Rimbaud) – Ecoute-moi – Madame la misère – Avec le temps – Quand je fumerai autre chose que des celtiques – Ni dieu ni maître – La violence et l’ennui.

Après une triomphale tournée dans les souks de Shirfiz, les déserts d’Arabie, les salons de thé suisses, les maisons de passe de Hollande, les stands de frites belges, la haute société serbo-croate, les palais des sports et autre halles aux vins de Province, sans parler des places de villages, préaux de maternelles, bords de lacs et de rivières où Zartan, frère mal aimé de Tarzan, a usé son vieux costume en peau de léopard, le Grand Magic Circus, ses 22 danseurs du ventre, ses singes, ses zèbres, Médor son ours féroce de Russie, son cracheur de feu et son authentique orchestre de mambo afro-cubain, est de retour avec sa nouvelle revue à grand spectacle. Par le Grand Magic Circus.

Dans le domaine artistique et idéologique, il s’agit d’avancer autrement qu’à coups de charges, de cavalerie. On nous offre ici, sur le mode comique, la vision que la petite, la moyenne et la bonne bourgeoisie a de l’immigration. Par le Théâtre Populaire de Lorraine. Il s’agit là, pour Jacques Kraemer et René Loyon de transposer théâtralement un aspect de la réalité immédiate qui les entoure en Lorraine, en l’occurrence le « problème de l’immigration ».

Une voix simple, une voix d’homme qui vit la beauté et la douleur de vivre…Deux fois lauréat du « Prix de l’Académie Charles-Gros » et lauréat du « Prix de l’Académie de la chanson ».

Par le Théâtre de l’Aquarium. C’est le mécanisme de la « rénovation » immobilière qui sert de fil conducteur à ce spectacle, mis au point par une troupe en un an de recherches collectives. On nous montre sur le mode de la satire comment s’y prennent les grands promoteurs, et surtout les banquiers qui les financent, pour expulser les habitants d’immeubles situés dans les quartiers rentables afin de les remplacer par des tours aux vertigineux profits. La réalisation qui fait intervenir comédiens et marionnettes a la force comique d’une farce, soutenue par une intervention dramatique constante. Marchands de ville a été créé au TNP au cours de la saison 72-73.

Auteur – poète – acteur – interprète – compositeur… populaire. Français d’origine algérienne. Qui est Mouloudji? Le gamin égaré qui, en compagnie du « Groupe Octobre » assemblé de comédiens amateurs voués à la célébrité, s’en allait dans les usines en grève de juin 1936 jouer pour les ouvriers? Est-ce l’acteur précoce, transfuge de l’école primaire, qui menait des combats innocents dans quelques films de guerre, La Guerre des gosses et Les disparus de Saint-Agil ? La libération, Saint-Germains des Prés, un jeune écrivain, un roman Enrico qui obtient en 1945 le prix de la Pléiade? Mouloudji collabore aux Temps Modernes, la revue de Sartre; Simone de Beauvoir l’encourage à écrire… Un jeune dramaturge, auteur d’une pièce Quatre Femmes… Un jeune peintre… Et ce jeune acteur qui passe avec aisance de la scène à l’écran… Périodiquement, viennent les retrouvailles de Moulou et de son public. C’est surtout ce Mouloudji que vous allez côtoyer. Vous découvrirez comment naît une amitié entre un chanteur et son public, comment la tendresse chaleureuse d’un homme seul sur une scène gagne ce public, pénètre les coeurs et fait des spectateurs une sorte de communauté fraternelle.

« The cage » n’est pas une pièce divertissante à « proprement parler ». L’action sur scène donne au public une vue microscopique de la vie de prison. Elle présente la brutalité des gardes, la routine impersonnelle de la routine quotidienne, la barbarie des prisonniers, l’environnement équivoque qui entraîne l’homosexualité, la corruption des jeunes prisonniers au contact de vieux criminels. C’est ici qu’on essaie de reformer et de réhabiliter les prisonniers…. Spectacle principalement gestuel monté par d’anciens prisonniers qui vous racontent leur vie pénitenciaire. Par le San Quentin Drama Workshop.

Zouc, c’est d’abord un oeil grand ouvert, une interrogation vive. Un jour, je l’entends s’écrier : « Je viens de réaliser quelque chose de très important pour moi. A Paris, les premiers temps, tout m’étonnait dans la rue, me frappait, le moindre détail. Or, je me suis rendu compte tout à l’heure que m’habituant à cette immensité, à ses bistrots, ses habitants insensiblement je prêtais moins d’attention aux choses et aux gens, que je me mettais à oublier de les voir. Quelle chance de m’être aperçue de ce danger. Il me faut à tout prix retrouver ce que je suis en train de perdre. » Par-delà les images faites, les clichés, l’anecdote, les histoires portées dans les romans ou à la scène, par-delà la « littérature » et le « théâtre », le spectacle de Zouc tend à nous restituer cette naïveté attentive, cette enfance forte et fragile du regard, à ramener à nos consciences toutes les situations et réactions par lesquelles nous passons quotidiennement sans y prendre garde. Ainsi n’est-ce pas le fantastique que Zouc nous fait découvrir en son journal, mais l’ordinaire, ou plutôt l’extraordinaire de l’ordinaire, car pour elle, il n’est rien de ce monde qui aille de soi, les choses ne sont jamais familières, le normal confine à l’énormité et personne ne s’est vraiment regardé.